Pas moins de douze ans après la présentation de la P1, McLaren remet le couvert et nous offre une déclinaison dans la lignée de ses plus belles supercars : la W1. Alors que certains trouveront une signification à la présence du W (Woking, Winner…), nous nous attarderons surtout sur la correspondance évidente avec les F1 et P1. McLaren ne fait pas les choses à moitié et dévoile ici la voiture la plus puissante de son histoire, et bien plus encore. Ferrari n’a qu’à bien se tenir.

McLaren W1 - 3/4 avant

Comment ne pas voir, suite à la présentation de cette W1 et de la Ferrari F80, la renaissance, du moins partielle en attendant l’itération Porsche, de la « Holy Trinity » ! Les 918 Spyder, Ferrari LaFerrari et McLaren P1 sont doucement remplacées, pour notre plus grand plaisir. Alors que Ferrari prend des risques avec sa F80 (utilisation d’un V6, transmission intégrale…), McLaren semble conserver la même approche que pour sa P1, à l’exception d’un design qui évolue légèrement.

McLaren W1 - Face avant

Au premier coup d’œil, cette McLaren W1 est certes identifiable comme une création de la firme de Woking, mais bien loin de ce à quoi la marque nous avait habituée depuis quelques années. Les rondeurs caractéristiques de la P1, 720S et autres modèles font place à une agressivité marquée, notamment à l’avant, bien aidée par la nouvelle signature lumineuse et le dispositif aérodynamique qui semble relever son nez. Cette W1 sort des sentiers battus, et son dessin se rapproche presque du design des Lykan Hypersport et BYD YangWang U9. Son design est fortement influencé par la recherche de performance aérodynamique, et cela à chaque coin de la carrosserie. La nouvelle monocoque Aerocell en fibre de carbone préimpregnée s’allie avec un fond plat, un aileron avant réglable, de multiples canaux d’air et un aileron arrière impressionnant pour offrir légèreté et aérodynamisme poussé à l’extrême.

McLaren W1 - Profil et aileron "Active Long Tail"

Ce dernier mérite d’ailleurs qu’on s’y attarde. Baptisé “Active Long Tail”, il s’agit de l’élément aérodynamique le plus marquant de la W1. Capable de s’étendre jusqu’à 30 centimètres en arc de cercle au-delà de la poupe, il joue plusieurs rôles : générer de l’appui, faire office d’aérofrein et, en ligne droite, réduire la traînée façon DRS. Il est assisté par un déflecteur de toit qui canalise l’air jusqu’au pont arrière. Le tout fonctionne de concert avec un fond plat et un diffuseur enveloppant, eux-mêmes pensés pour maximiser l’effet de sol, une technologie rare sur une voiture homologuée pour la route. McLaren a su faire de cette W1 une machine d’appui, sans tomber dans l’excès visuel. À l’exception de cet aileron spectaculaire, l’ensemble reste relativement sobre.

McLaren W1 - 3/4 arrière et portières anhedral

Le reste du design extérieur suit cette logique. Les portières anhedral (à ouverture papillon inversée) facilitent l’accès tout en optimisant le flux d’air autour des arches de roues. Les flancs, très creusés, abritent des conduits aérodynamiques sculpturaux, presque organiques. La W1 n’est pas une beauté consensuelle, mais son agressivité reste contenue, bien loin de l’outrance d’une Senna, tout en étant bien plus affirmée qu’une Artura.

McLaren W1 - Vue fantôme

Côté mécanique, McLaren utilise le V8 maison, surnommé MHP-8, qui cube 3 988 cm³ et grimpe jusqu’à 9 200 tr/min. Il délivre à lui seul 915 chevaux et 900 Nm. Un petit module électrique de 342 chevaux, directement inspiré de la F1, vient l’épauler. L’ensemble est couplé à une nouvelle boîte double embrayage à 8 rapports et un différentiel piloté. Contrairement à ses concurrentes directes, la W1 conserve une architecture propulsion, avec un poids contenu à 1 399 kg. Le tout donne un rapport poids/puissance impressionnant de 899 ch/tonne, soit plus qu’une Bugatti Chiron Super Sport. Le 0 à 100 est annoncé en 2,7 secondes, et la W1 continue sa course jusqu’à 350 km/h.

McLaren W1 - Poste de conduite

À bord, McLaren fait dans l’essentiel. Les sièges sont fixes, moulés dans la monocoque, et le poste de conduite vient littéralement à vous : volant, pédalier et instrumentation sont ajustables pour s’adapter au gabarit du pilote. L’ambiance est résolument technique. Peu de fioritures, beaucoup de carbone, une ergonomie pensée pour l’action. Deux boutons sur le volant gèrent les fonctions principales : le boost électrique et les configurations aérodynamiques. Le reste se pilote via des basculeurs placés au sommet du combiné d’instrumentation (oui oui !). Même les rangements ont été pensés avec une logique fonctionnelle, de quoi accueillir deux casques ou un sac de voyage derrière les sièges.

McLaren W1 - Habitacle

Moins démonstrative que certaines, la McLaren W1 brille par sa précision technique.  Chaque choix répond à une logique de performance, chaque détail de design a été dicté par l’aérodynamisme. Une supercar pensée comme un tout, héritière directe de la P1, mais bien plus affûtée. McLaren n’a pas cherché à séduire par l’esbroufe, mais à convaincre par la précision.

On attend maintenant de voir si cette W1 sera capable de se confronter à la radicalité de la Ferrari F80. Côté marketing, les 399 exemplaires sont déjà tous réservés, voilà déjà une belle réussite.  

McLaren W1 vs Ferrari F80