Depuis sa création par Jean Rédélé en juin 1955, dans les rues de Dieppe, la marque au « A » fléché s'est imposée au fil des décennies comme une référence de l’automobile française à l’échelle mondiale. Bien que son histoire n’ait pas toujours été linéaire, Alpine célèbre aujourd’hui ses 70 ans d’existence avec des festivités à la hauteur de l’événement. Retour sur l’histoire de la marque.
L’histoire ne vous est sans doute pas étrangère. Durant la Première Guerre mondiale, un certain Émile Rédélé est sollicité par Louis Renault pour s’installer à Dieppe et y ouvrir une concession de la marque. Le 17 mai 1922, il accueille avec son épouse Madeleine Prieur un fils : Jean-Émile-Amédée Rédélé. Vingt années plus tard, dans le cadre de ses études à HEC Paris, Jean envoie un rapport de stage à la Direction Générale de Renault. Ses idées convainquent Pierre Dreyfus, qui le nomme concessionnaire officiel à Dieppe, succédant ainsi à son père. Il devient alors le plus jeune concessionnaire automobile de France.
À seulement 28 ans, et en parallèle de son activité de concessionnaire, Jean Rédélé décide de se lancer dans la compétition automobile, estimant que « la course est le meilleur banc d’essai pour les modèles de série, et que la victoire est le meilleur argument de vente ». Il engage sa Renault 4CV personnelle au XXe Rallye Monte-Carlo, mais termine hors délai. Sa deuxième tentative, au 1er Rallye de Dieppe, sera la bonne : il y décroche la victoire face à quarante concurrents.
Salué par la presse et la régie Renault, il se voit proposer une version « spéciale course » de la 4CV. Mais Jean Rédélé a une idée derrière la tête, et perçoit un potentiel encore plus grand. Il se rend en Italie pour rencontrer Giovanni Michelotti, à qui il commande une carrosserie plus légère et mieux profilée. L’année 1952 est celle des premières consécrations : victoire au classement général dès la première sortie, suivie de succès au meeting de vitesse du circuit de Rouen, puis à la Coupe de Lisbonne au Portugal.
Ses succès convaincants donnent à Jean Rédélé suffisamment de crédit et d’inspiration pour passer à l’étape suivante. Après deux années 1953 et 1954 tout aussi prometteuses, et désormais reconnu comme un excellent pilote, il décide de créer sa propre marque. Sa volonté est claire : développer une voiture innovante, simple dans sa conception, mais légère et performante, tout en utilisant un maximum de pièces issues de la grande série.
Il commence par construire des modèles sur base de Renault 4CV, dotés d’une carrosserie en polyester et de plusieurs modifications techniques. En 1955, Jean Rédélé fonde la « Société des Automobiles Alpine » et dévoile trois exemplaires de l’A106, chacun aux couleurs du drapeau français. " C’est en sillonnant les Alpes à bord de ma 4 CV Renault que je me suis le plus amusé. J’ai donc décidé d’appeler mes futures voitures “Alpine”. Il fallait que mes clients retrouvent ce plaisir de conduire au volant de la voiture que je voulais construire. ”
Avec ce premier modèle, Jean Rédélé propose à sa clientèle un savant mélange de légèreté et de sportivité, tout en s’appuyant sur des pièces issues de la grande série, grâce à sa collaboration étroite avec Renault. L’A106 évolue jusqu’au début des années 1960, avant de laisser la place à l’Alpine A108 dès 1958, déclinée en coupé sport, cabriolet, coupé 2+2 et Berlinette. Produits respectivement à 251 et 1 500 exemplaires, ces premiers modèles restent relativement confidentiels, mais posent les bases de la marque sur le marché français.
C’est au Salon de Paris de 1962 qu’Alpine franchit un cap important, avec la présentation de la Berlinette A110. Considérée comme une évolution de l’A108, elle adopte plusieurs composants de la toute nouvelle Renault 8. L’A110 est initialement équipée d’un moteur de 956 cm³ développant 55 chevaux SAE. Le châssis, en acier tubulaire, accueille une carrosserie en matériaux composites mêlant fibre de verre et polyester. Le tout affiche un poids total de seulement 565 kg, en parfaite adéquation avec la philosophie de légèreté chère à Jean Rédélé.
Au fil des années, la Berlinette A110 ne cesse d’évoluer. D’abord équipée de motorisations modestes, elle adopte progressivement des blocs plus puissants, jusqu’à culminer avec la version 1600 S, forte de 138 chevaux pour moins de 700 kg. Grâce à sa répartition des masses optimale, son agilité et sa légèreté, elle devient une redoutable compétitrice. L’A110 s’illustre dans les rallyes les plus exigeants : Monte-Carlo, San Remo, Acropole… Au sommet de sa carrière, en 1973, elle offre à Alpine le tout premier titre de Champion du Monde des Rallyes, face à Fiat, Ford et Lancia. Une véritable consécration.
Mais le temps passe, et la Berlinette ne peut échapper à l’évolution du marché. Dès la fin des années 1970, Alpine cherche à se renouveler. L’A310 prend le relais. Plus grande, plus confortable, plus puissante grâce au V6 PRV, elle marque une rupture stylistique. Si elle peine à convaincre les puristes de l’A110, elle connaît un certain succès. Viendront ensuite la GTA, première Alpine à carrosserie en polyester moulé à chaud, puis la dernière A610 en 1991, plus aboutie, mais arrivée trop tard. Malgré ces efforts, la marque souffre. L’époque n’est plus à la sportive légère, et la fusion progressive avec Renault dilue peu à peu son identité. En 1995, l’usine de Dieppe cesse la production des modèles badgés Alpine et l’histoire semble s’arrêter là.
Il faut attendre 2012 pour que les premières esquisses d’un nouveau projet Alpine voient le jour. Après des années de rumeurs autour d’un possible retour, la marque dévoile enfin, en 2016 à Monaco, le concept « Vision », préfigurant la future A110. Fidèle à près de 80 % au modèle définitif, seules les finitions intérieures connaîtront des modifications notables. L’A110 est officiellement présentée au Salon de l’Automobile de Paris, marquant le grand retour d’Alpine, 22 ans après l’A610.
Pour accompagner ce lancement tant attendu, Alpine propose une série limitée « Première Édition », produite à 1 955 exemplaires, clin d’œil à l’année de création de la marque. Résultat : tous les exemplaires sont réservés en seulement trois jours, sans que le prix final n’ait été dévoilé. Un engouement révélateur du désir profond de retrouver une véritable sportive française, légère et élégante. Les déclinaisons s’enchaînent rapidement : Pure, Légende, puis les versions S, GT et R, qui affirment chacune leur caractère. Le succès est total. Alpine est bel et bien de retour.
En parallèle de son retour sur le marché, Alpine renoue naturellement avec la compétition, fidèle à son ADN. GT4, WEC, Formule 1 : la marque s’engage sur tous les fronts, avec des ambitions fortes et des moyens à la hauteur. L’esprit de Jean Rédélé, celui d’une performance légère et affûtée, s’exprime à nouveau sur les circuits du monde entier.
En 2025, Alpine célèbre ses 70 ans. Malgré plus de deux décennies d’absence, le A fléché est revenu sur le devant de la scène internationale. Portée par le soutien de Renault et une communauté de passionnés fidèle, la marque n’a jamais semblé aussi vivante.
Les défis à venir sont nombreux. Alpine entre désormais dans une nouvelle ère avec son « Dream Garage » 100 % électrique. L’A290 et l’A390 ont déjà été dévoilées, tandis que cinq autres modèles sont attendus, dont la future version électrique de l’A110. L’héritage est bien là, et l’histoire est en marche.
Certaines voitures ne sont pas faites pour aller vite. Elles sont faites pour traverser le temps. Les voitures de collection ne se possèdent pas : elles se respectent. On les accueille comme on accueille un héritage. Car ce qu’elles représentent va bien au-delà de leur silhouette ou de leur mécanique : elles sont des œuvres d’art en mouvement, des témoins d’une époque, des fragments vivants de notre patrimoine automobile.
Il y a des moteurs qu’on n’oublie pas. Des mécaniques dont la mélodie résonne bien au-delà de la route. Chez Lamborghini, le V10 atmosphérique en fait partie. Né avec la Gallardo en 2003, prolongé par l’Audi R8 en 2009, puis sublimé avec la Huracan dès 2014, ce bloc iconique a accompagné plus de vingt ans de passion automobile. Aujourd’hui, c’est la fin d’un cycle. Et pour sa dernière danse, la Huracan tire sa révérence avec une ultime version : la STJ.
Tout commence par un simple trajet. Nous sommes en 2004. À neuf ans, Samuel Lelarge prend place dans une voiture d’exception. À ses côtés, Frédéric Lasnier, collectionneur passionné. Un moment a priori anodin, mais qui deviendra fondateur. Le bruit du moteur, les lignes sculptées de la carrosserie, l’aura unique de cette voiture… Une révélation. Ce jour-là, une passion naît. Et avec elle, une idée : faire de l’automobile bien plus qu’une affaire de moteurs. En faire un art de vivre.
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