Dix ans après l’arrivée de la Huracán, Lamborghini ouvre un nouveau chapitre. Le V10 atmosphérique tire sa révérence et laisse place à une mécanique totalement inédite : un V8 biturbo hybride, développé intégralement par Sant’Agata. Son nom, Temerario, résume bien cette transition. Audacieuse, assumée, et tournée vers l’avenir.

La Temerario ne remplace pas la Revuelto, qui incarne déjà l’hybridation façon Lamborghini côté V12. Elle reprend le flambeau de la Huracán, mais avec une philosophie technique radicalement différente. Le cœur du système est un nouveau V8 4,0 litres, capable de grimper jusqu’à 10 000 tr/min, associé à trois moteurs électriques, pour une puissance totale de 920 ch. On passe donc d’un V10 linéaire et chantant à un ensemble plus complexe, mais aussi plus polyvalent, plus coupleux, et encore plus performant.

Sur la route, ça change tout. Le V8 bi-turbo apporte un souffle massif à bas régime. L’électrique comble le moindre temps de réponse. Et l’ensemble délivre une poussée continue, sans rupture, jusqu’aux régimes les plus hauts. Les premiers essais le confirment : la Temerario avale le 0 à 100 km/h en environ 2,7 secondes, et dépasse les 340 km/h. Des valeurs qui la placent au-dessus de toutes les versions de Huracán, même la STO.

La structure aussi évolue. Exit le carbone intégral de certaines concurrentes, Lamborghini opte pour une nouvelle monocoque en aluminium, plus légère, plus rigide, et surtout plus modulable pour accueillir le système hybride. Le gain est réel : la voiture est plus précise, plus communicative, et offre plus d’espace à bord. L’aérodynamique, elle, a été retravaillée de fond en comble. Les canaux de refroidissement sont plus efficaces, les flux mieux dirigés, et les appuis augmentés sans sacrifier le style.

Car c’est bien là que la Temerario se distingue : elle reste une Lamborghini. Lignes tendues, proportions basses, prise d’air omniprésente, regard acéré… On reconnaît l’ADN, mais avec une cohérence nouvelle. L’hybridation impose des contraintes, et le design y répond avec intelligence. Les proportions sont plus musclées, les surfaces plus techniques, et l’ensemble respire la performance autant que la modernité.

À l’intérieur, le cockpit conserve l’esprit fighter jet cher à la marque, mais gagne en confort et en technologies. L’écran central, les commandes tactiles, l’ergonomie revue… tout a été pensé pour que la voiture puisse être utilisée au quotidien, sans renier le caractère d’une supercar.

La Temerario est plus qu’une remplaçante. C’est la première Lamborghini à hybrider un V8 turbo tout en conservant une vocation résolument sportive et expressive. Là où la Revuelto joue la surenchère du V12 électrifié, la Temerario représente un équilibre différent. Plus compact. Plus vif. Plus agile. Et surtout, plus en phase avec l’évolution de la marque. La Huracán avait marqué une décennie. La Temerario, elle, ouvre la suivante.